mercredi 5 mai 2010

TRUE ROOKIE OF THE YEAR : TYREKE EVANS




En 2004, LeBron James était élu Rookie of the Year devant Carmelo Anthony, arnaque principalement justifiée par la supériorité statistique de celui qui deviendrait plus tard double MVP. Anthony avait emmené les Nuggets en playoffs, performance qu’il a d’ailleurs toujours réédité depuis, tandis que les Cavaliers de James pouvaient partir pêcher dès le mois d’Avril. Cette année-là, James ne méritait pas son trophée. Pourtant, les mêmes arguments résonnent comme un écho quand il s’agit de défendre Tyreke Evans, mais sont cette fois-ci parfaitement suffisants.

On a longtemps présenté Brandon Jennings comme l’adversaire d’Evans pour le trophée, car il est parvenu à amener Milwaukee en playoffs tandis que les Kings ont fait une saison anonyme -une de plus- mis à part les prestations de leur prolifique rookie. Le parallèle avec le ROY 2004 semble alors évident, mais la situation est bien plus ambiguë. En fait, quand LeBron James pique le trophée à Anthony, il tourne (comme Robertson et Jordan en leur temps) au-dessus de cette « fameuse » barre des 20-5-5. 20,9 points, 5,5 rebonds et 5,9 passes pour être exact. Les Cavs eux sont à 35 victoires, 10 de plus que les Kings d’Evans. La différence majeure se situe dans les statistiques d’Anthony : 21 points, 6,1 rebonds et 2,8 passes, des chiffres pas si éloignés de ceux de James. Jennings, même s’il a largement contribué au succès de son équipe, est bien loin d’avoir des statistiques du niveau de celles d’Evans.

Dur en effet de défendre la candidature de Hollywood quand on voit ses pourcentages rachitiques aux shoots et 3 points. Certains vont même jusqu’à dire que la bonne saison des Bucks est due seulement à Andrew Bogut et non au virevoltant rookie. Je n’irais pas si loin, car comme le rappelle Felipe Furtado, le meilleur coéquipier de Jennings a réalisé sa meilleure saison tandis que le meilleur coéquipier d’Evans a été transféré. On peut dire ce qu’on veut de Kevin Martin, mais un gars qui sort d’une année à presque 25 points de moyenne n’est pas un mauvais joueur, et Evans a été incapable de jouer avec lui. En fait, Jennings a davantage un profil de MVP, mais sans les stats alors que Ty-Break a les stats mais pas vraiment le profil.

On pourrait alors lui opposer Stephen Curry, qui lui aussi propose d’excellentes stats dans une équipe au bilan similaire à celui des Kings (une seule victoire de différence). A la différence d’Evans, Curry a su s’adapter. Lui qu’on voyait comme un 2 a été positionné dans un rôle de meneur par Don Nelson, et il s’est avéré qu’il pouvait être un vrai playmaker en plus de ses talents de shooteur qui avaient fait de lui le meilleur marqueur de NCAA. Une fois Stephen Jackson parti, Curry a véritablement explosé chez les Warriors, haussant sa production et ses pourcentages au fur et à mesure de la saison. Une capacité d’évolution et de progression que n’a pas montré Evans, mais à laquelle il oppose sa régularité sur toute la saison, chose dont Curry ne peut pas se targuer, n’ayant véritablement explosé qu’en 2010.

Alors oui, les Kings ont fait confiance à Evans et c’est pourquoi ils ont viré Martin qui aurait gêné leur pépite. Oui, ils ont accepté de lui donner ce poste 2 alors que lui-même se définissait comme un meneur avant le début de la saison, bouleversant ainsi leur roster. Oui, ils croient en leur rookie et c’est pour ça qu’ils ont été prêts à passer une saison de transition dans les profondeurs du classement et n’ont pas cherché à l’orienter vers un autre rôle. Mais cela rend les choses trop faciles pour Evans, et pas sur qu’il puisse réellement progresser si on ne lui fait faire que ce qu’il sait déjà faire. Pendant ce temps, on a face à lui Jennings qui a plus de responsabilités, puisqu’étant meneur titulaire d’une équipe de playoffs, et bombardé leader offensif après quelques matches. On a face à lui Curry qui, s’il évolue dans une équipe qui n’a pas de réel objectif, cherche vraiment à évoluer vers un rôle qui n’est pas le sien à la base.

En fait, de ces trois Rookies, Evans a sans doute fait la saison la moins enrichissante sur le plan personnel et collectif. Jennings est aux manettes d’une équipe qui joue les playoffs, Curry donne une nouvelle direction à des Warriors en perdition depuis le départ de Baron Davis, mais les Kings ne vont toujours nulle part. La saison la moins enrichissante, oui. La moins réussie, non. En termes de performances, Evans est de loin le n°1. Des trois rookies cités, Evans a été le meilleur, mais sa marge de progression est beaucoup plus faible que celles de ses deux compères, qui apprennent comment jouer en NBA et ont plus de responsabilités. Les prochaines saisons d’Evans vont très probablement ressembler à celle-ci -ce qui est certes loin d’être une mauvaise chose- si on ne l’oriente pas vers un autre rôle, puisqu’il n’a rien fait de plus en NBA qu’en NCAA. Finisseur hors pair, sans doute l’un des meilleurs, solide et capable de délivrer des passes décisives, mais incapable de driver une équipe. Evans sera un excellent lieutenant, mais les deux autres seront de vrais leaders.

Vous l’aurez probablement compris, je suis loin d’être un fan de Tyreke Evans. Cependant, le Rookie of the Year comme son nom l’indique récompense le rookie de l’année et non celui du futur. La progression est un facteur difficile à prendre en compte étant donné que tous ces joueurs effectuaient leur première saison, il faut donc se baser davantage sur l’adaptation à la NBA, et là, il est évident que Tyreke a été de loin le plus impressionnant dans ses performances et la régularité de celles-ci. Comme il n’y a pas de Carmelo Anthony à lui opposer cette saison, Tyreke Evans est pour moi le Rookie of the Year.


TRUE NBA AWARDS :

True Most Valuable Player : LeBron James

True Coach of the Year : Jerry Sloan

True Executive of the Year : John Hammond

True Most Improved Player : Russell Westbrook

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