samedi 19 juin 2010

TRUE MOCK DRAFT




1st pick - Washington Wizards


John Wall, Kentucky. Point Guard.

Pas d’erreur possible, Wall sera bien évidemment le n°1 de cette draft. Meneur ultra-explosif capable aussi bien de scorer que de distribuer le jeu, le prodige de Kentucky a en plus de ses qualités actuelles une marge de progression assez démente ne serait-ce qu’au niveau de son shoot. On a pu le voir très mature dans la gestion de son équipe composée massivement de freshmen et il pourra apporter dès cette année en NBA. Bien qu’il soit souvent comparé à Derrick Rose, je pencherais plutôt pour Penny Hardaway au vu de sa vitesse et de son physique.

2d pick – Philadephia Sixers

Evan Turner, Ohio State. Swingman.

Une nouvelle fois, un choix évident pour les Sixers, même s’il s’est dit que ceux-ci pourraient prendre Favors avec leur deuxième choix. Turner est le joueur le plus NBA-ready de cette draft, et surtout un patron sur le terrain à qui ont peut confier les rênes d’une équipe. Philly a besoin de se reconstruire et la sélection de Turner est la meilleure chose qui puisse leur arriver dans cette optique, et son arrivée rappelle étrangement celle de Roy à Portland dont il est le parfait sosie dans le jeu. Moins bon shooteur que The Natural, il est en revanche un meilleur rebondeur.

3d pick – New Jersey Nets

Derrick Favors, Georgia Tech. Power Forward/Center

Si les Nets avaient bougé à Brooklyn dès cette année, il leur aurait fallu du clinquant et la sélection de Johnson, beaucoup plus NBA-ready, serait apparue plus évidente. Mais étant donné qu’il leur reste un an avant de déménager cette saison peut apparaître comme une transition et Favors est le choix qui s’impose. Monstre physique, il est plus orienté défense et collera parfaitement avec Lopez, plutôt attaque. S’il progresse dans sa palette offensive, et il a les moyens de le faire, Favors peut devenir injouable dans la raquette. C’est avec Wall le meilleur potentiel de cette draft.

4th pick – Minnesota Timberwolves

Wesley Johnson, Syracuse. Combo Forward.

Dans cette draft, Johnson est peut-être le joueur qui peut le plus apporter dès sa première année. Très rapide, très athlétique, l’Orangeman partage un profil d’ailier très bon rebondeur et défenseur avec Shawn Marion, mais contrairement à The Matrix il possède un excellent shoot, peu importe la distance, comme en témoignent ses 50% aux tirs et 41% à trois points. Pas de bon poste 3, pas de spécialiste de la défense, manque d’adresse derrière l’arc, l’arrivée de Johnson peut faire un bien fou aux Wolves.

5th pick – Sacramento Kings

DeMarcus Cousins, Kentucky. Forward/Center.

Extrêmement doué techniquement, très bon rebondeur, Cousins présente un profil très rare pour un big man en NBA. Son talent évident aurait pu lui permettre de venir contester le top 3 de cette draft, mais sa désinvolture et son taux de graisse anormalement élevé ne rassurent pas franchement quand on a pu observer la tournure qu’a prise la carrière d’Eddy Curry. Pourtant, Cousins est un 7-footer qui peut scorer en post-up, au périmètre et réaliser des double-doubles régulièrement dès sa saison rookie. L’arrivée de Dalembert aux Kings les pousse à sélectionner un intérieur offensif pour l’épauler, et Cousins peut être ce joueur.

6th pick – Golden State Warriors

Greg Monroe, Georgetown. Power Forward.

Intérieur rapide et plutôt habile de ses mains, l’ailier-fort de Georgetown s’adapterait parfaitement au jeu up-tempo des Warriors, d’autant qu’il défend plutôt bien les lignes de passes et est un contre-attaquant redoutable. Parfois un peu emprunté en défense, pas forcément toujours capable de dominer son vis-à-vis en un-contre-un, Monroe peut s’éclater à Oakland, d’autant que son jeu de passes est très développé pour un intérieur.

7th pick – Detroit Pistons

Cole Aldrich, Kansas. Center.

Les Pistons manquent cruellement d’un grand pivot dans leur frontcourt, l’arrivée d’Aldrich qui approche des 2m10 peut donc leur faire énormément de bien. Le pivot de Kansas est un spécialiste de la défense, ce qui ne sera pas de trop dans une équipe qui regorge de scoreurs. Bon rebondeur, bon contreur, grosse envergure, il apporte une présence dans la peinture même s’il n’est pas spécialement athlétique.

8th pick – Los Angeles Clippers

Al-Farouq Aminu, Wake Forest. Combo Forward.

Pour parfaire leur 5 majeur, il ne manque aux Clippers qu’un poste 3. Si Aminu est encore disponible quand viendra leur 8e choix, ils doivent se jeter dessus. Au niveau du talent ou des besoins de l’équipe, l’ailier de Wake Forest est le joueur qu’ils doivent drafter. Gros défenseur, très athlétique, Aminu peut former avec Griffin un duo de forwards absolument dévastateur.

9th pick – Utah Jazz

Ed Davis, North Carolina. Power Forward.

Anticipant un probable départ de Carlos Boozer, le Jazz se doit de sélectionner un intérieur dans une draft qui n’en manque pas. Ed Davis est un joueur avec un bon QI basket comme les aime Jerry Sloan, doué en post-up et excellent défenseur. En plus de ça, Davis donne l’image d’un garçon humble qui ne cherche ni le strass ni les paillettes. Parfait pour le Jazz.

10th pick – Indiana Pacers

Avery Bradley, Texas. Combo Guard.

Sans doute l’équipe à qui il manque le plus un meneur, les Pacers ont raté le coche l’an dernier et se retrouvent gros jean comme devant pour cette draft ci. Il serait idiot de gâcher leur 10e choix pour sélectionner Eric Bledsoe, alors que beaucoup de talents seront encore disponibles à ce stade de la soirée. Avery Bradley est un pur scoreur, qui peut être très utile en sortie de banc comme Thornton à New Orleans. Un choix par défaut sans doute, mais un bon choix quand même.

11th pick – New Orleans Hornets

Gordon Hayward, Butler. Small Forward.

Bien plus athlétique que sa couleur de peau ne le laisse paraître, Hayward est également un excellent shooteur. De plus, le parcours de Butler « plus défensif tu meurs » a renforcé son image de bon défenseur sur l’homme. Doté d’un QI basket bien au-dessus de la moyenne, son entente avec Chris Paul ne fait pas le moindre doute, et en le sélectionnant les Hornets peuvent commencer à préparer l’après-Stojakovic avec ce joueur qui me rappelle beaucoup Dan Majerle.

12th pick – Memphis Grizzlies

Xavier Henry, Kansas. Shooting Guard.

Les Grizzlies sont l’équipe qui a le plus laissé jouer son 5 majeur cette année, en grande partie à cause de la faiblesse de leur banc. Henry apparaît comme une solution crédible à ce problème, lui qui est un scoreur pur. Comme Indiana, Memphis aurait aimé choper un bon meneur mais cette draft en est bien trop avare. En revanche, le possible repositionnement de Mayo en 1 quand Conley est sur le banc peut être extrêmement flippant si pendant ce temps Henry est avec lui dans le backcourt.

13th pick – Toronto Raptors

Hassan Whiteside, Marshall. Center.

Chris Bosh a déjà préparé ses valises, et contraint par la même occasion les Raptors à drafter un autre big man. Whiteside est un pivot très grand et à l’envergure immense, la plus grande de cette draft, ce qui peut permettre le repositionnement de Bargnani en 4 où il pourra peut-être enfin laisser exploser son potentiel trop rarement entrevu. Bon rebondeur mais un peu léger offensivement, le pivot de Marshall est encore très jeune et présente un potentiel très intéressant. Peut-être le joueur le plus complémentaire de l’ailier-fort italien disponible en fin de loterie.

14th pick – Houston Rockets

Patrick Patterson, Kentucky. Power Forward.

Pour densifier leur rotation intérieure, le choix du Junior de Kentucky peut être une bonne pioche pour les Rockets. Capable d’attaquer, de défendre et de prendre des rebonds, Patterson peut devenir un role player très utile, plus particulièrement dans une équipe qui perd régulièrement son meilleur intérieur. Après 3 ans passés en NCAA, le coéquipier de John Wall peut apporter dès sa première année de par sa maturité et son sérieux.

15th pick – Milwaukee Bucks

Luke Babbitt, Nevada. Combo Forward.

Très technique, très bon shooteur, Babbitt peut apporter son écot de points à une équipe des Bucks qui manque quand même de scoreurs réguliers. Sa capacité à jouer à deux postes est un plus, même s’il aura du mal à défendre sur des powers.

16th pick – Minnesota Timberwolves

Paul George, Fresno State. Small Forward.

Bon shooteur quelque soit la distance, doté d’une très bonne vision du jeu, George serait un bon choix pour les Wolves, équipe la plus maladroite de la ligue derrière l’arc. Dans une équipe reposant beaucoup sur le jeu intérieur, sa qualité de passe ne sera pas de trop.

17th pick – Chicago Bulls

Ekpe Udoh, Baylor. Power Forward.

Udoh peut offrir d’intéressantes possibilités à la rotation intérieure des Bulls et c’est un excellent défenseur. Un ailier fort plus offensif eut été plus judicieux pour les Bulls, mais pas sur qu’il en reste un plus talentueux qu’Udoh à ce stade de la draft.

18th pick – Miami Heat

Solomon Alabi, Florida State. Center.

Jermaine O’Neal ne sera surement plus de la partie l’an prochain, et le Heat aura urgemment besoin d’un pivot. Si Erik Spoelstra s’entête à faire joue Beasley en 4, il faudra un pivot de grande taille pour pallier le manque de gabarit et d’effort défensifs de l’ancien n°2 de draft. Mesuré à plus de 2m10, Alabi est une assurance de ce côté-là.

19th pick – Boston Celtics

Eric Bledsoe, Kentucky. Point guard.

Rajon Rondo a besoin d’un back-up et la carrière NBA d’Eric Bledsoe se résumera probablement à ce rôle. Un choix évident pour les C’s si le meneur de Kentucky est toujours disponible à ce stade de la draft.

20th pick – San Antonio Spurs

Daniel Orton, Kentucky. Forward/Center

Gros potentiel, Orton a encore beaucoup à apprendre. Tim Duncan et Antonio McDyess sont de bons exemples à suivre et l’intérieur de Kentucky sera peut-être en mesure de prendre le relais le jour ou Dream Tim raccrochera les sneakers.

21th pick – Oklahoma City Thunder

Larry Sanders, VCU. Forward/Center.

Un big man défensif mais toutefois assez rapide, ajout a priori intéressant dans une rotation intérieure.

22th pick – Portland Trailblazers

Kévin Séraphin, Cholet. Forward/Center

Habitués à réussir de bons coups dans la draft
, les Blazers pourraient se laisser tenter par l’intérieur français, costaud et doté de bonnes mains, mais pas encore prêt pour la NBA.

23th pick – Minnesota Timberwolves

James Anderson, Oklahoma State. Shooting Guard.

Bon shooteur, bon défenseur, mais pas très à l’aise avec son dribble, Anderson ne devrait pas trop avoir à s’en faire à 'Sota où ses deux principales qualités seraient sans doute les seules utilisées.

24th pick – Atlanta Hawks

Craig Backins, Iowa State. Power Forward.

Un ailier-fort pour permettre à Josh Smith de passer le plus de temps possible au poste 3, voilà ce qu’il faut aux Hawks. Backins est un bon rebondeur et surtout un très bon shooteur pour un 4, ce qui n’est pas inintéressant.

25th pick – Memphis Grizzlies

Damion James, Texas. Combo Forward.

Très athlétique et très rapide, James n’a en revanche pas vraiment de poste clairement défini, ce qui peut devenir un atout s’il sort du banc, ce qu’il ferait aux Grizzlies.

26th pick – Oklahoma City Thunder

Jordan Crawford, Xavier. Shooting Guard.

A ce stade de la draft, on ne réfléchit plus et on prend le meilleur joueur possible. Si Crawford est toujours disponible, le choisir avec un 26e choix est une excellente affaire.

27th pick – New Jersey Nets

Lance Stephenson, Cincinnati. Combo Guard.

Gros potentiel que ce Lance Stephenson, assez athlétique et bon dribbleur. Pas un gros risque avec un 27 choix, et un pari intéressant sur le long terme. Un gars de Brooklyn en plus, que demande le peuple?

28th pick – Memphis Grizzlies

Quincy Pondexter, Washington. Small Forward.

Pondexter est un bon shooteur, rapide et très bon en jeu de transition, un des points forts des Grizzlies. Toujours dans l’optique de renforcer le banc, un choix intéressant.

29th pick – Orlando Magic

Greivis Vasquez, Maryland. Combo Guard.

Pas maladroit derrière l’arc, passeur correct et doté d’une bonne vision du jeu, Marquez peut faire l’affaire en tant que back-up de Nelson si Jason Williams ne resigne pas.

30th pick – Washington Wizards

Devin Ebanks, West Virginia. Small Forward.

Un joueur assez athlétique, et qui met beaucoup d’engagement des deux côtés du terrain. Assez généreux, Ebanks a un bon état d’esprit et apparaît comme le parfait coéquipier. Ca fera sans doute du bien aux Wizards.

Allez, et je tente un petit trade pour le fun : les Wolves veulent Turner, les Sixers se débarasser du contrat de Brand, alors éventuellement un échange de picks et Al Jefferson contre Elton Brand. Quelques dollars, quelques tours de draft, et le deal est conclu. Evidemment dans ce cas les Sixers prennent Cousins et non Johnson, ce qui foire sévèrement ma mock draft. M'enfin avec 'Sota on sait jamais ce qui peut -où aurait pu- se passer...
Sinon je vous conseille vivement d'aller faire un tour sur UnlimitedNBA où Stillballin aka Mr Draft prend ses quartiers estivaux en vue du 25 juin prochain.

vendredi 18 juin 2010

UN PUTAIN DE MATCH




Bon ben voilà, fini. Plus de 100 matches disputés pour chaque finaliste, et tout s’est joué sur 48 minutes. 48 minutes sans forcément avoir vu du beau basket, du spectacle, des exploits, mais de l’intensité et de l’engagement à ne plus savoir qu’en faire. Les Lakers récoltent leur 16e titre après un combat âpre et un match où la défense et le rebond ont été la clé.

Pourtant, ils ont bien failli passer à côté. Tout ça à cause d’un homme, Kobe Bryant. Celui qui les a si souvent fait gagner avait remis son costume de croqueur et aurait pu se retrouver avec la casquette du boulet en cas de défaite. En début de match, l’arrière des Lakers laisse le jeu se faire, mais il se rend rapidement compte qu’il n’a pas pris un shoot et se rappelle que ce match est pour lui, un match pour entrer dans la légende.

Il se décide alors à mettre des points, mais Ray Allen défend bien sur l’arrière angelino et les prises à deux voire à trois se mettent en place rapidement dès que Kobe cherche l’isolation. Au lieu de ressortir la balle, il préfère alors forcer ses shoots et en envoie même un derrière la planche alors qu’il était dans le corner. Les Lakers s’en sortent grâce à un abattage monstrueux sous les panneaux verts, Gasol compensant sa maladresse aux shoots par une suractivité au rebond offensif.

En revanche, ils ont oublié leur défense sur jeu de transition au vestiaire –comme depuis le début de la série- et Rondo prend un malin plaisir à provoquer des fautes et à rentrer des lay-ups sur des fast breaks post-rebond défensif. La défense intérieure des Celtics leur permet de contenir Gasol et Bynum, et avec une présence au rebond défensif plus importante ils pourraient déjà être loin devant, face à des Lakers qui shootent à moins de 30%. En attaque placée, plus de difficultés, dues à une défense de mort de faim d’Artest sur Pierce, mais le Sheed fait très mal dans la peinture avec un jeu en post-up qui gène beaucoup Gasol qui perd l’avantage de taille qu’il avait face à Perkins.

L’Espagnol est d’ailleurs catastrophique en défense, se faisant également bouffer par Garnett qui l’enrhume avec la même feinte à tous les coups. Pendant ce temps, Kobe continue d’arroser et heureusement que la rentrée de Lamar Odom revitalise un peu des Lakers qui parviennent à rester au contact à la faveur d’un 9-0 en début de 2e quart-temps. 40-34 à la mi-temps pour les C’s, qui compensent les 2d chance points californiens par une défense de fer, toujours moins de 30% aux shoots pour les Lakers qui peuvent s’estimer heureux de n’être qu’à 6 points. A la surprise générale, Ron Artest est le meilleur marqueur à la mi-temps. Normal, c’est le seul sur le parquet à jouer à son vrai niveau.

A la mi-temps, tout le monde invoque la performance de John Starks lors du Game 7 des Finals 94 pour qualifier la prestation de Kobe. 3/14 aux shoots, deux seulement pris dans de bonnes conditions, pas glorieux. Pourtant, le parallèle est totalement erroné : lors de ce match, Starks avait fait 3 premiers quart-temps d’un niveau correct, comme d’habitude, car son rôle était de sortir de sa boîte dans le money time pour finir les Rockets. Seulement, ce match-ci, le meneur new-yorkais n’arrivait pas à rentrer ses shoots dans le dernier quart. Pourtant Pat Riley s’acharnait à demander des systèmes pour qu’il puisse shooter à trois points, expliquant ainsi la feuille de stats pourrie de son joueur, visiblement touché par son tir au buzzer manqué au match précédent.

Rien à voir ce coup-ci. Kobe n’arrive pas à rentrer ses shoots, mais continue à en prendre, même s’il se rend bien compte que la défense de Boston ne lui en laissera pas un seul potable. Il demande des isolations, alors que Ray Allen le contient parfaitement parce que Kobe est trop prévisible : il sort toujours les mêmes dribbles, les mêmes feintes, pour au final les mêmes briques. Une passe décisive seulement pour lui après 24 minutes. Il a la pression, il flippe, il rate ses premiers lancers alors qu’il tourne à 95% sur la finale. Il sait que ce match doit être le sien, mais il sent aussi que celui-ci lui échappe. Il est attendu au tournant mais se dirige droit dans le mur.

Et les choses ne s’arrangent pas à la reprise, puisque les C’s compteront jusqu’à 13 points d’avance au cours du troisième quart. Mais leur écart commence à diminuer, puisqu’aucun des deux bancs ne parvient à apporter de points, ce qui embête bien Doc Rivers qui sait l’importance que le sien a eu dans cette finale. A la fin du quart-temps, 4 points seulement séparent les deux équipes. Gasol commence à prendre la mesure des intérieurs verts en attaque, même si il rate beaucoup de lancers, au contraire de Kobe qui s’il continue à lutter avec son shoot parvient à provoquer quelques fautes et compense sa maladresse par une suractivité au rebond défensif.

Côté Celtics, Pierce est totalement muselé par Artest, qui est partout en défense. Allen donne tellement sur Bryant que son shoot s’en retrouve altéré, et quand on voit la performance de Kobe ce soir on comprend mieux pourquoi Jesus a des pourcentages si faibles sur l’ensemble de la finale. Garnett devrait continuer à s’amuser avec Gasol mais la défense californienne s’est resserrée et Rondo a toutes les peines du monde à trouver ses intérieurs. C’est serré. Très serré. Tendu, stressant, appelle ça comme tu veux. Mon cendrier se remplit aussi vite que mon paquet de feuilles se vide.

Les deux défenses rivalisent d’herméticité. Avec Odom sur le terrain, les Lakers sont plus petits mais bien plus mobiles et les prises à deux se multiplient sans pour autant ouvrir de shoots aux Celtics. Kobe se crée et rentre un shoot pas évident. On se dit alors que cette fois c’est bon, voici venu le moment où le Black Mamba va écrire les plus belles lignes de son histoire. En fait, pas du tout, ce sera son seul shoot réussi du quart-temps. Après avoir testé les intérieurs de Boston, Gasol les piétine. Bien aidé par les arbitres, l’Espagnol prend des rebonds, marque et provoque des fautes. Un shoot à trois points de Fisher sur la tête de Ray Allen à qui il rend pourtant une quinzaine de centimètres, deux nouveaux lancers de Bryant qui fait son beurre sur la ligne de réparation, et voilà les Lakers devant pour la première fois depuis le milieu du deuxième.

C’est alors que le match s’emballe. Les deux équipes sont dans le bonus. Kobe toujours aussi laborieux veut la balle mais n’arrive à l’avoir qu’après une dizaine de secondes. Quelques secondes de plus pour jauger Allen, quelques dribbles inutiles, pas de shoot en vue. Quand il en reste moins de cinq au chrono, il se décide à lâcher la gonfle et offre des shoots moisis à ses collègues. Et c’est comme ça depuis l’entre-deux. A une minute de la sirène, après un 3 points assassin du Sheed, toujours pareil, Kobe tergiverse, Artest récupère la balle derrière l’arc avec 4 secondes pour shooter. Filoche, +6 Lakers. Ron Ron se la raconte. Un peu trop vite. Trois points rendu par Allen. Kobe Bryant se loupe, pas Gasol qui rentre encore des lancers. Temps mort Boston, système pour Allen à trois points qui se mange une prise à deux et envoie un airball. Rondo récupère, se recule dans le corner et allume. Ca rentre. Moins de 20 secondes à jouer, Jackson remplace Artest par Vujacic dans l’optique des lancers.

Remise en jeu pour Odom, pas de Bryant ni de Fisher en vue, l’ailier angelino parvient quand même à trouver The Machine –j’ai toujours kiffé ce surnom. Sur la ligne des lancers, le Slovène tremble comme une feuille. Il a joué 5 minutes et le voilà en train de shooter pour un titre NBA. Il rentre le premier. Puis le deuxième. Temps mort. Vujacic est survolté, il saute partout, se permet de venir chauffer Kobe Bryant pour la possession Celtic à venir. Possession hyper mal jouée, Rondo balance une brique depuis le corner, rebond Gasol qui balance un scud devant récupéré par Bryant qui aurait même pu finir avec un dunk au buzzer, pour le style. Et puis c’est terminé. 5h54 heure française, les Lakers sont champions.

Kobe harangue la foule, on sort les casquettes et les serpentins, les Lakers sont champions. On voit Gasol qui pleure à chaudes larmes tentant vainement de se cacher des caméras. On voit Odom et Artest qui s’enlacent avec des yeux de gamins le jour de Noël. On voit Vujacic qui chope Kobe et lui gueule « Five ! Five ! » bien que les deux hommes soient loin d’être des amis. On voit Bynum dans les bras de Phil Jackson qu’en fait il dépasse à peine. Et puis la cérémonie, le truc relou, quoi. Jerry Buss, le proprio des Lakers, bien démago comme il faut, déclare au micro que s’ils ont gagné c’est grâce à leur public, le meilleur. Le parterre de stars courtside et le public qui faisait moins de bruit qu’une seule vuvuzela quand les Celtics menaient de plus de 10 points semblent être d’accord avec lui.

Russell qui donne le trophée à Kobe, MVP, se fait siffler. Celtic, normal, répondront les fans, aussi fair-play dans la victoire qu’un Sheed dans la défaite. C’est bon, ça c’est fait, on fête le titre avec sa famille et du bon Gatorade, on fait le con à la télé parce qu’on est Ron Artest, on reste sobre parce qu’on est Phil Jackson et que un titre de plus ou de moins on s’en branle, on éteint l’ordi parce qu’on est en France, qu’il est 6 heures passées et qu’on a un peu sommeil.

Ce qu’il faut retenir de ce Game 7, c’est la perf de Ron Artest, 20 points, 3 rebonds offensifs et 5 interceptions. Grosse défense sur Pierce, sur les lignes de passes, beaucoup d’engagement et un trois points ultra-clutch. Les Lakers ont gagné grâce à leur défense dans le money time, où ils ont étouffé les Celtics. Kobe a raté une belle occasion d’ajouter un peu de clinquant à sa légende, mais le principal c’est cette 5e bague.

Au final, je suis content. Déjà parce que j’ai jamais vraiment pu encadrer les Celtics. Pas de raison particulière, peut-être parce qu’ils ne jouent pas assez Shippin’ up to Boston au TD Garden. Ouais, ça doit être pour ça. En même temps, je suis pas un grand fan des Lakers non plus. Par contre, ce que j’aime, c’est voir l’histoire s’écrire, et cette nuit j’ai pu en voir une belle page. C’est toujours frustrant de te rendre compte que tu as raté quelque chose et que tu ne pourras jamais le revivre, genre le titre de l’OM en 93. Bien sur, il y a toujours moyen de revoir le match, mais tout ce qui l’entoure a disparu. C’est pour ça que j’adore Federer. J’apprécie le personnage autant que le joueur, mais malgré moi, ce que je préfère c’est de le voir tomber les records parce que je vois l’histoire du Tennis s’écrire avec lui.

Et ce soir, j’ai pu voir de nouvelles lignes dans le grand livre du Basket avec ce game 7, très serré, très défensif. Mais surtout avec ce 5e titre pour Bryant. Certes, il a raté ce match à titre personnel, mais avec cette bague il rentre un peu plus dans la légende. J’ai eu une pensée pour le Shaq, et pour NTM. Ben oui, en fait c’est pareil. Le duo maudit. Kool Shen avec sa carrière plus conventionnelle, plus aboutie, album solo, production, pub sur le maillot de Lyon et tout le reste. Comme le Shaq. Quelques transferts, quelques bagues, quelques distinctions individuelles. Mais il faut bien se rendre à l’évidence, même s’ils ont perdu du temps en route, et peut-être moins d’accomplis à l’heure du bilan, les génies sont Joey et Kobe, pas leurs acolytes. Problèmes judiciaires, années noires, mais une aura intouchable. NTM, ça veut dire Joey Starr, Lakers ça veut dire Kobe Bryant. Point.

Tout ça pour dire que j’ai passé une bonne soirée. Hier, SoFoot s’était fait passer le mot suite à un article aussi mauvais niveau fond que niveau forme de Chérif Ghemmour, décidément capable du meilleur comme du pire, en gros seuls les spécialistes peuvent apprécier la Coupe du Monde parce que c’est trop dur à comprendre ce qui est beau pour le spectateur lambda, et les boloss qui veulent du spectacle, allez voir la finale NBA. Spectacle ? J’en ai pas vu des masses. Pas de gestes hallucinants, seulement deux dunks, déjà oubliés. Par contre, de la défense, de l’intensité, de l’engagement, du suspense. Du sport quoi. Et j’ai plus kiffé ce soir devant un match fermé, disputé, sans supporter une seule des deux équipes que devant un match des Suns de D’Antoni. Un putain de match, je vous dis.

lundi 7 juin 2010

LEBRON JAMES AUX MAVS : POURQUOI CA PEUT LE FAIRE





Si par un hasard incroyable vous n’êtes pas encore au courant, LeBron James fait partie de la flopée d’agents libres de cet été. Annoncé partout, même aux Clippers, l’Elu continue de faire l’actu chaque jour malgré son élimination il y a déjà 3 semaines. Chacun fait sa pub, chacun tente des manœuvres plus ou moins farfelues, parfois depuis des années, afin de ramener le double MVP dans sa ville. Attaché à la ville de Cleveland et à sa région qui l’a vu grandir, James ne restera pourtant que si la franchise ohioan peut lui glisser la bague au doigt. Des destinations prestigieuses, il en a à la pelle, mais il se pourrait bien que The Akron Hammer se fasse la malle du côté de Dallas.

Après deux saisons ponctuées aussi bien par des titres de MVP et des bilans faramineux que des non-participations aux Finales, le seul défi qu’il reste à James est de remporter ce foutu championnat qui lui échappe depuis des années. Il souffre des comparaisons entre lui et Bryant, sa main étant toujours vierge de bagues. Chaque débat voit toujours les mêmes arguments revenir : LeBron n’a jamais rien gagné, et ça l’énerve au plus haut point. Aux Mavs, il rencontrerait un autre mort de faim qui est comme lui prêt à plaquer son équipe de cœur pour enfin soulever le trophée Larry O’Brien, Dirk Nowitzki. L’Allemand se sent capable de quitter Dallas et un contrat de 25 millions par an pour aller chercher le Graal, mais si LeBron arrive, nul doute qu’il restera.

D’où problème potentiel, James peut-il accepter de partager la vedette avec une autre tête d’affiche ? Dallas est la ville de Nowitzki, et l’Elu sait bien que dans les cœurs des fans, il ne dépassera jamais le leader Maverick. Cela dit, malgré un effectif plutôt balèze, celui qui porte le maillot bleu depuis 12 ans n’a jamais ramené de titre. Si LeBron arrive et gagne le championnat dès sa première saison dans le Texas, il peut être le héros de cette aventure. De plus, Nowitzki est un joueur bien moins flashy qu’un Wade ou qu’un Bryant, ce qui n’empêchera pas l’Elu de s’attirer les feux des projecteurs. Sur le plan sportif, Nowitzki est sans doute le joueur le plus complémentaire du King, leur entente ne fait donc pas le moindre doute.

James sait créer pour ses partenaires, Dirk n’a pas son pareil pour finir les actions quand on lui en donne l’occasion. Un 4 shooteur ouvrirait la voie aux pénétrations du bulldozer de l’Ohio, et si en plus il peut rentrer les shoots quand le King ressort la balle, ce duo de forwards serait de loin le plus destructeur de la ligue. Rajoutons à cela un effectif de qualité déjà en place, vous avez là le favori pour 2011. Aucune autre franchise n’est en mesure de proposer un tel projet sportif à la star de l’été, qui pourrait se laisser tenter par les sifflets de train du Far West si ceux-ci présentent un tel potentiel sur le papier.

En effet, l’effectif des Mavs est l'un des plus fournis de la ligue. Malheureusement, l’élimination prématurée des Texans en a vite montré les limites et l’arrivée de LeBron permettrait d’y ajouter ce qui a manqué lors des playoffs aux coéquipiers de Jason Kidd. Jason Kidd ? En voilà un argument de poids ! James a depuis longtemps fait savoir qu’il voulait jouer avec l’ancien meneur des Nets qu’il adore depuis qu’il l’a côtoyé avec le Team USA. Après avoir promis aux dirigeants des Cavs qu’il ramènerait un titre s’il avait Kidd à ses côtés, déclaré que celui-ci était le joueur avec qui il avait préféré évoluer, la présence du meneur 10 fois all-star pèsera lourd dans la balance au moment des négociations.

Négociations qui ne seront pas seulement sportives, mais bien évidemment financières. LeBron veut de l’oseille, et Mark Cuban peut lui en donner. Le propriétaire des Mavericks a construit son équipe comme on fait sa fantasy, amassant les talents et dépensant sans compter, avec un retour sur investissement plutôt décevant, car si Dallas est en playoffs depuis 2001, la finale de conférence gagnée en 2006 a été la seule disputée depuis l’arrivée du milliardaire. L’arrivée de l’Elu lui offrirait des retombées médiatiques sans pareil en NBA, plus des bénéfices directs sur la vente de maillots et de billets. Ce que James voudra, Cuban le lui donnera au risque de rogner sur d’autres secteurs.

Nowitzki s’est vu proposer un contrat de 25 millions la saison qu’il a refusé. Si James arrive, l’Allemand verra son enveloppe diminuer légèrement mais il suivra la logique sportive et se pliera à un renouvellement du moment qu’il tourne autour des 20 millions. Le salary cap sera alors explosé avec le contrat du King, mais Cuban peut contacter les Cavaliers pour un sign-and-trade. L’effectif qu’il a construit a déçu, il pourra donc se séparer de quelques éléments sans trop de regrets. Renouvellement de l’équipe par le départ de cadres comme Jason Terry, avec dans la balance un Shawn Marion, un Erik Dampier ou les deux pour équilibrer le deal. Quelques tours de draft en prime et Cleveland pourrait se plier aux exigences de son leader pour rejoindre le Texas. James quitte la ville en y laissant une équipe compétitive à défaut d’une bannière, mais ce scénario reste honorable.

Cependant, il serait davantage profitable à l’Elu d’avoir décidé seul de l’endroit où il continuera sa carrière. Etre tradé c’est bien moins classe que de signer tout seul comme un grand là où on veut jouer. Et Dallas est un pôle bien moins attractif que Brooklyn ou New York. Si LeBron privilégie l’image au sportif, il ne rejoindra pas les rangs des Mavs. Mais la meilleure image qu’il puisse se donner n’est-elle pas celle d’un gagnant ? Le titre qu’il n’aura jamais à Cleveland, il l’aura à Dallas au sein d’une équipe somme toute sans histoire ni héros historique –Nowitzki mis à part. Qui plus est, s’exporter à l’Ouest peut donner lieu à une rivalité avec le Los Angeles de Kobe, inscrite dans l’histoire aux côtés des classiques Bulls-Knicks et autres Lakers-Celtics.

Bref, Dallas a des arguments en béton armé pour attirer le plus gros poisson de l’été dans ses filets, mais celui-ci répondra-t-il aux appels du pied de Cuban ? LeBron veut être LA star de la NBA, et il ne veut pas partager. Une star déjà dans la place, une franchise pas franchement tape-à-l’œil, un constat d’échec à Cleveland, autant de raisons qui peuvent pousser l’Elu à rejeter l’hypothèse Mavericks. Mais s’il veut sa place dans la légende, sa route doit passer par des titres, et pour cela quoi de mieux que d’en gagner avec une franchise sans passé ? Le sportif, l’argent et l’Histoire l’attendent dans le Texas. Qui peut lui proposer mieux ? Pour le moment, personne.